Heaume à timbre en bombe ou "Hanepier"
La terminologie guerrière de la fin du XIIe siècle qualifie ce heaume de "Hanepier" ou "Henepier". On observe les premiers heaumes de ce type dès les années 1170 - 1175. Philippe d’Alsace en est coiffé sur son sceau équestre dès 1170.
La "bombe" se démocratise de 1170 à 1190. Cette forme de heaume coiffe les "milites equites" assez systématiquement à partir de 1180.
Autour de 1180 apparaît une nouvelle forme de nasal, que nous qualifions de "nasal masque" ou "joière" pour reprendre le terme usité à cette date. Il s’agit d’un nasal élargi, destiné à protéger les joues. Cette innovation est déjà visible vers 1170 sur un heaume à timbre en "bombe" où l’on observe un étirement du nasal lui-même sur les joues, formant ainsi un T parfais inversé (Rolandslied des Pfaffen Konrad, 1170, Heidelberg Ms cod. pal. Germ. Ms 112, F°47r). Cette timide innovation est suivie dans les années 1180 - 1190 par le rivetage d’une plaque indépendante formant ainsi un T inversé plus couvrant (bouche, menton, joues) ("Chevalier chevauchant un coq", pion de tric trac, fin XIIe siècle, Louvres, France).
Les deux sources principales qui ont permis l’élaboration de ce "Hanepier à joière" sont :
Goliath" Manuscrit N°1, Fonds anciens, Bib. Municipale de Bourg en Bresse, France, v. 1185.
Chevalier chevauchant un coq", pion de tric trac, fin XIIe siècle, Louvres, France
La forge de la pièce a été réalisée par Piotr Kaczmarzyk (artisan Polonais).
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« Rolandslied des pfaffen Konrad », 1170, Allemagne, University Library, Heidelberg, Ms Cod. Pal. Germ. 112 397 x 434 px 28.3 ko Au sein de ce manuscrit allemand, daté autour de 1170, on peut observer de nombreux exemples de Joieres. |