Gambison
Le gambison est une tunique matelassée porté sous le haubert. On dit d’une pièce rembourrée à la manière d’un gambison qu’elle est « gambisée ». Il prémunit des chocs (coups ou chute de cheval) mais ne constitue pas une protection efficace contre les armes tranchantes d’où son usage combiné à celui du haubert.
Une seule pièce gambisée, datée selon la technique du carbone 14 des années 1160 - 110, nous est parvenue. Il s’agit d’une manche, terminée par un gant, qui est conservée à l’église de Bussy Saint Martin (77 - Seine et Marne) en tant que relique du manteau de saint Martin. Le fait qu’il soit une armure légère de dessous (portée sous le haubert, donc le plus souvent invisible sur les sources iconographiques) rend encore plus ardue son étude.Néanmoins l’analyse des statuaires romanes, de l’iconographie et des sources textuelles renseignent quelque peu sur son usage et sa conception à la fin du XIIème siècle.
Le gambison que j’ai fais réaliser s’enfile par le bas, il est confectionné sur le modèle du haubert. Il est fendu verticalement devant et derrière pour rendre possible la pratique équestre, les pans ainsi formés descendant jusqu’aux genoux. Des triangles ont été rajouté sur les côtés pour rendre plus couvrants les pans inferieurs quand on est en selle.
Un gambison se compose de deux couches de tissu enserrant une « bourre » qui assure le matelassage. Les textiles qu’on utilisait vers 1185 pour sa confection étaient le lin et / ou de la soie (Chrétien de Troyes, Comte du Graal, 1182 - 1183, v1555) selon le rang social du combattant.
La soie est un textile très solide, dont la trame oppose une grande résistance aux déchirements et à la perforation. Pour la réalisation de ce gambison, nous avons utilisé de la « toile de soie » épaisse (non teinte) pour la face externe et une toile de lin tissé « à l’ancienne » pour la face interne.
La nature des matériaux utilisés pour rembourrer le vêtement reste grandement soumise à la conjecture. Il est possible que certains gambisons aient été rembourrés avec de la filasse de coton non filé, comme l’est la relique de l’église de Bussy Saint Martin. Mais nous pensons sincerement que les matériaux employés pour la bourre furent ceux directement disponibles sur les lieux de fabrication. Ainsi, Il est vraisemblable que la laine, le chanvre, le crin de cheval, et même la paille furent employées à cet usage. Pour notre part, l’artisan qui l’a fabriqué a utilisé de la filasse de chanvre et de lin.
La technique employée est celle du bourrage de tubes préalablement cousus. Au final, le gambison est très raide (la mobilité n’est pas affectée, l’artisan ayant « amincie » la bourre aux articulations) , mais rellement protecteur. Cette pièce à été entierement cousue main.
Barbara de Schutter a réalisé ce gambison à ma demande. Son travail est très soigné et les pièces entièrement cousues à la main et ajustées sur mesure. Je tiens d’ailleurs ici à saluer son savoir faire, sa gentillesse et sa disponibilité. Barbara vit près de Bruxelles à Nivel (Belgique) où elle a son atelier, elle peut réaliser des gambisons de toutes sortes et plusieurs essayages seront nécessaires pour ajuster votre gambison sur mesure. Toutes ses pièces sont cousues mains, elle tente au maximum d’appuyer et de documenter son travail sur des sources. Pour de plus amples informations vous pouvez la joindre par courriel à cette adresse : barbaradeschutter@msn.com.