Recette de fabrication des boucliers de type "Turs" d’après Al - Tarsusi
Voici un extrait du folio 108v° du manuscrit ms. Bib Bodeleienne Hunt 264 daté de la fin du XIIème siècle, son titre est « Explication des maîtres de l’esprit sur les matières de se mettre pendant les combats à l’abri des dommages, et développement de l’instruction relative aux équipements et aux engins servant à affronter l’ennemi » (titre traduit de l’arabe). Son auteur est Ali Mûrda at-Tarsûsi, désigné le plus souvent souvent sous le nom « Al Tarsûsi ». Ce manuscrit décrit les méthodes pour fabriquer et utiliser les armes, armures et machines de guerre présent dans les armées islamiques de la fin du XIIème siècle. Un passage complet est dédié aux armes défensives, notamment aux boucliers. Je livre ci-dessous la traduction de M. Claude Cahen (1) de l’extrait dédié aux recettes permettant la fabrication de « Turs », boucliers ronds à la forme concave.
« Je mentionne à présent la fabrication des boucliers résistants à toutes les flèches [...]. Prends un moule d’argile aux dimensions auxquels tu veux obtenir les boucliers [...]. Revêts-le de la peau que tu veux, lie le en long avec de la colle et des boyau à saturation, laisse sécher, fait de même en largeur avec de la rate pilée ou du sang, sème dessus du marbre pilé tamisé, laisse sécher , et attache le aussi en long et en large de la façon dont tu as fait la première fois ; enduis le de colle de poisson et rate, puis sème dessus de la limaille de « Shâburqân », c’est à dire du fer d’istâm, abondamment, fais sécher ; enduis de rate et de colle de poisson, sème dessus du verre pulvérisé et du marbre en quantité, fais sécher ; remet de la colle de poisson, puis de la limaille de fer a satiété, fait sécher ; lie de nouveau en long et en large, saupoudre de sciure de bois que tu réduis en cendre, et fais encore sécher. Si tu désire ton bouclier sculpter double le (?) (3) et fais comme le « çînî » ; si tu le désires avec image, fais a peu prêt comme je viens de t’indiquer » .
A noter que l’auteur précise la possibilité de le recouvrir de lame de métal ou de cuir de chameau.
J’invite toute personne qui aurai réalisé cette recette à rentrer en contact avec le collectif 1186-583 afin de livrer ses hypothèses et conclusions.
(1) Institut Français de Damas, BULLETIN D’ETUDE ORIENTALES, tome II, années 1947-1948, Beyrouth 1948, pages 138-139. (2)les mentions (?) indiquent une incompréhension ou l’impossibilité de traduire le texte.
Collectif 1186-583 : http://www.1186-583.org