Chapel de fer Russo-byzantin.
La proposition pour ce casque est basée sur une étude de sources iconographiques et notamment du manuscrit de Jean Skylitzès et le Menologium de Basil II (bien qu’antérieur à notre période de recherche). La forme de ce casque est relativement typique des protections de type chapel conique russo-byzantin.
Sorte de chapel de fer orientalisé, il est très influencé par le peuple slave. Il apparait à plusieurs reprise dans le manuscrit couvrant la tête de nombre de cavaliers, qu’ils soient romains, bulgares ou russes. Il couvre le chef des troupes derrière la colline dans la scène de David et Goliath du Menologium près d’un siècle auparavant. La forme évolue plus tard et semble se démocratiser. Il apparait sur des peintures murales en provenance des Balkans datant de la moitié du XIIIe siècle, ainsi que dans le Roman d’Alexandre.
Le masque quant à lui est issu d’une pièce de fouille découverte dans le grand Palais de Constantinople. Il était accompagné de trois autres éléments du même type dans divers niveaux de conservation, ainsi qu’un harnais de cavalier et des pièces de monnaie du XIIe siècle.
Ce type de masques ressemble aux pièces découvertes en Ukraine et Russie.On peux également faire un parallèle avec les peuplades turques d’après David Nicolle dans l’ouvrage Arms and armour of the crusading era.
Alors pourquoi un montage avec un casque byzantin ?
Les romains d’Orient ont une propension non négligeable à intégrer des éléments des peuples qu’ils dominent ou qu’ils combattent. Le roukhon (tunique) ou le kavadion (gambison) sont des adaptations de vêtements perses, le paramêrion (sabre) une conversion probablement d’origine avar.
Une tradition romaine antique faisait usage de ce type d’artefact dans la cavalerie ou chez les étendards de fantassins.
Cette tendance à l’adaptation et une admiration pour l’héritage du passé, qu’il soit romain ou hellénique, dans la société byzantine de la fin du XIIe siècle m’ont poussé à faire cette proposition, d’autant que Syméon est extrêmement conservateur.
La finalisation de la forme du casque s’est faite grâce aux conseils de Nieczar, l’artisan qui a forgé cet ensemble, mon premier choix étant plus simple et surement moins en adéquation avec le défi du façonnage du masque. Les deux objets devaient présenter les mêmes difficultés pour une proposition cohérente.